France

Nouvelles

MaisonMaison / Nouvelles / France

May 19, 2024

France

Lire cet article en anglais Dans les mouvements ascendants vers des campagnes plus socio-écologiques, l'alimentation est un moteur clé de la dynamique territoriale. C'est un constat de nos recherches sur le terrain en phase

Lire cet article en français

Dans les mouvements ascendants vers des campagnes plus socio-écologiques, l’alimentation est un moteur clé de la dynamique territoriale. C’est le résultat de nos recherches sur le terrain dans la phase 1 du projet Résilience rurale.

Dans la phase 2, nous nous demandons comment un outil descendant tel que les programmes alimentaires territoriaux en France peut contribuer à démocratiser la politique alimentaire locale. Il s'agit d'une initiative menée par l'État, mais dont le financement est précaire et qui ne garantit pas une alimentation saine et biologique pour la communauté. Dans le meilleur des cas, les communautés prennent elles-mêmes la nourriture en main. Comment l’infrastructure française se compare-t-elle aux conseils de politique alimentaire allemands ?

Première partie d'une analyse politique réalisée par le projet Rural Resilience.

« L’UE peut et doit mener une révolution plus large du système alimentaire, et la proposition d’unLoi sur les systèmes alimentaires durablesannoncé dans la stratégie Farm to Fork et attendu pour la fin de 2023 représente une opportunité clé pour initier cela » (rapport du BEE sur la loi sur les systèmes alimentaires durables)

Le Green Deal et la stratégie Farm to Fork ne sont peut-être pas sur le radar de nombreux Français, mais 2020 a mis en lumière l’approvisionnement alimentaire local avec les confinements et les pénuries alimentaires dus au COVID 19.

Pourtant, de nombreuses communes françaises et autres acteurs locaux œuvraient depuis le début, parfois depuis plus d'une décennie, à cette lente (r)évolution, en amont de la « Loi d'avenir » du 13 octobre 2014. C'était l'article 39 de cette loi. loi sur l'agriculture, l'alimentation et la forêt qui prévoyaitProgrammes alimentaires territoriaux (Projets Alimentaires Territorials – PAT). Avant son élection, des programmes alimentaires locaux ont été promus par les Régions en France (équivalent approximatif des Landers en Allemagne).

En juillet 2014, l'Association des Régions de France [avec une large majorité de gauche, comme le gouvernement français de l'époque] a adopté la déclaration de Rennes pour les « systèmes alimentaires locaux ». C'est un détail important puisque les Régions sont l'un des principaux financeurs de projets qui touchent l'économie au sens large. Par ailleurs, en 2014, les Régions françaises sont devenues gestionnaires des financements du FEADER, y compris des programmes LEADER, pour le développement d'une agriculture respectueuse de l'environnement et du soutien financier au développement rural via les acteurs locaux.

Au total, le climat institutionnel semblait très prometteur pour les Programmes alimentaires territoriaux (PAT) naissants – l’équivalent français des Conseils de politique alimentaire (Ernährungsräte) dans les pays germanophones. Pour autant, le caractère plutôt français des PAT a-t-il apporté des avantages tels que le financement pour ancrer la mise en œuvre structurelle ? Pas nécessairement. [Voir la partie 1 de cette analyse ci-dessous.]Si l'argent disponible semble encore (bien) en deçà des ambitions affichées, dans quelle mesure la mobilisation et la créativité des communautés doivent-elles compenser ce handicap ? ? Et surtout, quels types de territoires en France présentent l'alignement stratégique et opérationnel optimal entre administrations, collectivités et citoyens usagers satisfaits ? [à venir dans la deuxième partie de cette analyse].

« Une approche cloisonnée de la politique alimentaire a créé un paysage politique caractérisé par des objectifs et des mesures contradictoires, et dans certains cas de véritables lacunes politiques » (rapport du BEE sur la loi sur les systèmes alimentaires durables)

L’une des lacunes les plus flagrantes estl'épineuse question du financement, un thème général de cet article.

En 2018, cinq ans avant la « renationalisation » de la PAC, des chercheurs ont étudié le phénomène des programmes alimentaires territoriaux en France, entrés en vigueur bien avant que la législation n'entre dans les textes législatifs. Ils ont proposé une définition :

« Les PAT se présentent donc comme des programmes alimentaires collectifs territoriaux, fortement ancrés localement ; fondé sur une approche multipartenaire ; basé sur un diagnostic partagé de l’agriculture et de l’alimentation du territoire ; centré sur un objectif de qualité, qui peut se décliner sur le plan éthique, environnemental, sanitaire, nutritionnel, gustatif ; ils sont transversaux » (Programmes alimentaires territoriaux : entre changement, tradition et stase)